L’INTERVIEW DE BEAT ASSAILANT SUR HH4LIFE

La première interview officielle sur Hip-Hop 4 Life (Grieves et Brother Ali arrivent) et je suis très fier que ça soit avec Adam Turner, le plus français des rappeurs ricains ! Le MC Beat Assailant a discuté avec nous de sa vie parisienne, de son nouvel album « City Never Sleeps », de ses influences, de ses rencontres avec Q-Tip ou encore Guru et de plein d’autres choses… l’intégralité de la discussion à écouter ci-dessus.

INTERVIEW DE BEAT ASSAILANT

Tu vis en France depuis longtemps et t’as choisi de commercialiser ta musique qu’en France mais tu rappes en anglais, qu’est-ce qui t’a convaincu de faire ce choix ?

C’est plus que j’ai adoré Paris, j’avais envie de vivre ici et de rester ici. Après avoir fait ce choix, j’me posais plus de questions, j’me suis posé ici.

T’as de la famille ici ?

Hummm… Now I do ! Maintenant oui, mais quand je suis venu la première fois, y’avait juste ma cousine qui habitait ici, longtemps avant moi.

Et t’as jamais essayé de vendre ta musique aux Etats-Unis ?

Oh je l’ai déjà fait, le premier single « Hard Twelve » était en sortie américaine et c’était grâce au succès aux Etats-Unis que j’ai ensuite pu bosser en Europe, on a commencé par le distribuer aux Etats-Unis.

Et le public français reçoit bien ta musique ?

Ouai plus ou moins, je pense, sinon…

Ouai 5^ème album !

Voilà j’serais pas resté ici et j’aurais pas fait 5 albums !

Donc là tu vas sortir ton 5^ème album, « City Never Sleeps », le 5 mai, on a déjà pu écouter le premier single « Run », super son, tu peux nous expliquer le concept derrière l’album ?

Ouai, j’avais envie de raconter une histoire urbaine, c’est un album qui se passe en ville.

Comme sur la pochette.

Ouai, voilà, j’ai toujours vécu dans une ville, je suis né à Miami, j’ai ensuite vécu à Atlanta, maintenant à Paris, donc j’avais envie de parler un peu de vie urbaine, de situation économique, des problèmes et du stress des villes, des choix qu’on doit faire « to survive ».

Depuis ton dernier album « B », t’as pris un virage plus électro, d’ailleurs le single « Rain or Shine » m’a un peu fait penser à du Justice, est-ce que l’électro française t’a inspiré ?

Ouai ouai grave, beaucoup, c’est quelque chose que je connaissais pas vraiment avant de venir en France… Oui bien sûr y’avait des groupes comme Daft Punk connus partout dans le monde mais c’est vraiment quelque chose qui m’a marqué quand je suis venu à Paris et c’est un style de musique que j’apprécie beaucoup. Ça fait partie des choses intéressantes dans le hip-hop…

Ouai tu peux mélanger plusieurs genres.

Voilà, c’est une musique qui est née avec les samples, à la base on sample une entité musicale et on se l’approprie et pour moi c’est quelque chose d’intéressant de toujours essayer de trouver des nouveaux styles musicaux pour faire des mélanges, des trucs parfois un peu inattendus, intéressants, « fresh » et pas juste de sampler… James Brown ou Michael Jackson, c’est un peu facile ! J’ai envie de faire des choses un peu plus, pour moi en tout cas, intéressantes.

En parlant de la chanson « Rain or Shine », j’ai vu qu’elle a été prise pour une pub de voiture, est-ce que ça a augmenté ta notoriété ?

Ouai ouai, je pense que oui, c’était diffusé un peu partout dans le monde donc je pense que beaucoup de personnes ont eu la chance de découvrir ma musique, mon univers, grâce à cette pub donc j’étais vraiment content de l’avoir faite.

Tes 3 premiers albums sont beaucoup plus jazzy, après ça reste de la musique funky même si maintenant t’es plus inspiré de l’électro, comment tu définirais ton style ? T’en as pas vraiment, t’évolues ?

Just hip-hop music ! Je suis un MC, avec mes flow, j’aime plusieurs styles de musique, j’essaye à chaque fois de faire quelque chose de qualité, de nouveau, d’intéressant et de toujours repousser mes limites et aussi un peu les limites du hip-hop. J’vais pas faire un album qu’on a déjà vu, déjà entendu. C’est un peu pour ça que je suis venu à Paris, j’ai un esprit d’aventure et j’aime aussi l’aventure dans la musique.

T’as souvent travaillé avec beaucoup d’instruments live dans tes albums, j’adore ton flow, t’as un super flow et j’aimerai bien t’entendre sur des prods de certains beatmakers, t’as jamais pensé à faire un album rappeur/beatmaker ?

Yeah, c’était un peu l’exercice sur « B »…

Sur « B », y’avais un seul beatmaker ?

Nan nan nan, y’avais plusieurs beatmakers, justement j’avais toujours envie de faire un album dans ce sens parce qu’avant j’étais toujours avec les mêmes musiciens, donc la couleur et les idées restaient dans un seul univers. Avec « B » j’avais envie de m’exprimer autrement donc j’ai appelé plusieurs beatmakers.

En parlant de ton style musical, dans le clip « Hard Twelve »… c’est ton premier clip « Hard Twelve » ?

Huuum… le premier qui soit connu ouai. [rires]

C’est ma chanson préférée de ta disco, j’me souviens tu sors des vinyles et tu les embrasses, y’a un vinyle d’A Tribe Called Quest, c’est quoi tes influences, les artistes qui t’ont donné envie de rapper ?

Y’en a beaucoup, bein sûr A Tribe Called Quest. J’ai croisé Q-Tip, on faisait des freestyles dans les halls d’hôtel ! J’étais tout jeune, ça m’a vraiment marqué, j’ai toujours adoré A Tribe Called Quest, Native Tongue, De La Soul, tout ça. Au tout début, y’avait aussi des groupes comme Beastie Boys qui mélangeaient rock/punk/hip-hop. Mais j’aime plusieurs styles dans le hip-hop.

Et t’as rencontré d’autres artistes américains comme Q-Tip ?

Ouai pas mal, j’ai rencontré Guru à Paris avant qu’il meurt, j’ai rencontré Andre 3000, j’ai croisé pas mal de monde entre chez moi à Atlanta et les tournées !

Tu viens d’Atlanta, est-ce que tu kiffes le rap sudiste d’aujourd’hui, la Trap tout ce mouvement là ? Ça t’influence ?

J’adore mais c’est pas mon style…

On sent pas trop l’identité sudiste dans ta musique.

Oui et non, c’est pas que ça le son d’Atlanta, y’a pleins de groupes comme Outkast qui sont pas forcément dans ce style, y’a plein de groupes de rap, R’n’B, soul qui font de la bonne musique et qui ne sont pas dans ce mouvement Trap. Mais en même temps je viens d’Atlanta, c’est une musique que j’adore écouter en soirée mais c’est pas forcément mon univers, quand j’entre en studio, c’est pas la musique que j’ai envie de faire.

Dernière question, t’as travaillé avec quelques artistes français, Ben L’Oncle Soul, Oxmo Puccino… Avec quel artiste français et ensuite américain tu rêverais de travailler ?

I would like to work with SebastiAn et Etats-Unis, j’ferai bien un morceau avec Janelle Monae.

Merci à Adam Turner pour cette interview.
Il va bientôt jouer à Paris, allez le voir en concert, j’ai eu la chance d’assister à un des ses shows il y’a 2 ans à Nîmes, il déchire en live, flow de dingue, instruments live + MPC pour la touche old school, c’est du lourd ! Ça se passe à La Maroquinerie le 21 mai (et non le 6 !), dépêchez-vous de prendre vos places ici !
Son nouvel album « City Never Sleeps » sort le 5 mai, supportez la bonne musique, allez l’acheter ou chopez le sur Itunes.