À l’occasion de la sortie évènement du 12ème album de Jay-Z, Magna Carta Holy Grail, nous allons faire un petit bon de 10 ans en arrière. 2003, Hov’ au sommet de sa gloire annonce sa retraite après un ultime effort, The Black Album.
Coup marketing ou véritable champ du cygne, son regrettable retour ne doit pas cacher la réponse à cette question. En effet, comme en atteste le documentaire live Fade To Black, la conception de cet album a bien été conduite comme si c’était son dernier.
À l’origine un concept très alléchant : « 12 songs / 12 producers ». Renouer avec l’âge d’or du rap tout en marquant son époque, tel était le dessein de ce 8ème album de Shawn Carter. Ce classique anticipé devait réunir tous les producteurs qui ont fait son succès, de Primo à Kanye en passant par Timbo, Dre, Just Blaze et les Neptunes. C’est finalement sans Dre et Prim’ mais avec l’aide d’une autre légende du beatmaking, Rick Rubin, que Jay va certainement sortir le meilleur morceau de sa carrière, 99 Problems, pour lequel il recevra un Grammy Award.
À l’époque où le barbu n’était pas en studio que pour souder les canapés, celui-ci ravivait la flamme des Beastie Boys avec certainement le meilleur mélange rock/hip-hop de l’histoire. Un beat monumental composé de coups de guitare et de drums surpuissants entrecoupés par des cris bestiaux, le background parfait pour envoyer un gros fuck aux critiques rap de l’époque.
Jay est au sommet de son art, son flow est d’une précision incroyable, intonations, charisme, aisance au mic et comme si ça ne suffisait pas, il nous gratifie d’un hook désormais mythique, repris même par son pote Barack Obama lors de la campagne pour son deuxième mandat :
« If you’re having girl problems I feel bad for you son
I got 99 problems but a bitch (Mitt) ain’t one »
Et pour parfaire le tout, le son est illustré par un des plus beaux clips hip-hop de ces dernières années !
DOWNLOAD : « 99 Problems »