Le vinyle de Ready To Die disponible sur notre shop ici.
CLASSIC SHIT !!
Classique parmi les classiques, cet album a marqué l’âge d’or du hip-hop avec la naissance de la légende Notorious BIG et a permis à la East Coast de retrouver sa couronne.
BEST TRACKS : Things Done Change, Machine Gun Funk, Warning, Ready To Die, The What, Juicy, Me & My Bitch, Big Poppa, Unbelievable | TOP TRACK Juicy |
1994 : La Californie est définitivement le bastion du rap, Pac est au sommet quand le G-Funk de Dre et Snoop envahit les ondes.
La East Coast a du mal à se renouveler et à récupérer sa couronne mais un producteur peu connu du nom de Puff Daddy décide de produire un jeune rappeur talentueux, Christopher Wallace aka The Notorious BIG sur son label nouvellement créé, Bad Boys Record.
C’est ainsi que va naître un classique parmi les classiques, « Ready To Die ». Tout comme « Illmatic » sorti la même année, ce disque va avoir une influence énorme sur le rap dans son intégralité.
Il est le reflet d’une époque où le hip-hop était à son âge d’or et où chaque classique posait les fondations d’un genre encore en construction et il va surtout voir la naissance d’un ou plutôt du meilleur MC qui ai touché le mic : Biggie Smalls.
Dealeur avant d’être rappeur, comme il le dit lui même sur « Things Done Change » :
« If I wasn’t in the rap game
I’d probably have a key knee-deep in the crack game »
C’est de son vécu qu’il puise le réalisme et la force de ses lyrics, excellent storyteller, il arrive à dépeindre une scène en quelques mots et à nous immerger dans la cruauté et la violence de Brooklyn tout en gardant un détachement et un sens de l’humour qui nous rend le personnage sympathique.Véritable génie du rap, il débitait la plupart de ses textes de tête et sa façon d’écrire très dense, simple à comprendre mais très complexe dans la forme, laissait place à de nombreux jeux de mots et assonances servies par un flow exceptionnel.
Une voix puissante et charismatique, une manière d’articuler et de faire claquer les mots toujours en rythme avec le beat, tout simplement le meilleur flow qui ai existé.Puff Daddy est peut-être un producteur fini aujourd’hui, mais il aura au moins donné à Biggie une production à la hauteur de son talent et rien que pour ça je le remercie.
Les beats, assurés pour la plupart donc par Diddy et son équipe mais également par Dj Premier, Easy Mo Be et Lord Finess, sont lourds et puissants, sans faire de l’ombre au MC, ils mettent au contraire un peu plus son talent en valeur.
Les singles « Juicy » et « Big Poppa », désormais cultes, ont permis l’explosion médiatique de « Ready To Die » vendu à plus de 4 millions d’exemplaires et surtout ont donné un équilibre entre street anthems et bangers qui font de ce chef d’oeuvre une réussite commerciale et critique.Très conceptuel, cet album se déroule comme un pan de vie, l’intro voit la naissance de Biggie et se conclue par sa sortie de prison. Comme le suggère le premier titre « Things Done Change », BIG va dorénavant entièrement se tourner vers le rap et c’est sur ces basses agressives et ces nappes de pianos qu’il nous emmène à Brooklyn :
« Back in the days, our parents used to take care of us
Look at em now : they even fucking scared of us »
Drogue, meurtre, vol entrecoupés par un sample désespérant de Dre « Remember they used to thump but now they blast, right » représentent le quotidien de Chris qui se poursuit dans le terrible « Gimme The Loot ». Agressif et minimaliste, le beat met en avant les talents de storytelling de Biggie.
Place au funk made in East Coast avec le classique « Machine Gun Funk », « I leave for the Funk, I die for the Funk » ne cesse de résonner dans nos têtes mais retour brutal à la réalité avec le lancinant « Warning » qui décline le thème – désormais classique dans le monde du rap – des « friennemies » sous forme de dialogue.
Logiquement suit la track éponyme, le beat est lourd et minimaliste, on y décèle une pointe de désespoir qui met en avant l’obsession de BIG pour la mort : conscient qu’il avait pris la mauvaise route, il savait que sa vie allait être courte et était prêt à assumer ses pêchés.
La luxure en était un, et le charme de Biggie fait effet sur « One More Chance » qui montre aussi son habilité à sortir des refrains accrocheurs sans tomber dans le rnb de mauvais goût.
L’étrange « The What » invite Method Man pour un duo complètement décalé qui enchaîne les rimes de psychopathe.
Meth nous lâche un refrain désormais culte :
« Fuck the world, don’t ask me for shit!
And everything you get ya gotta work hard for it
Honeys : shake your hips, (you don’t stop!)
And niggas pack they clips (keep on biiiiitch) »
Mais là on entend les premières notes funk puis la phrase maintes fois samplée : « It was all a dream »; un des morceaux les plus mythiques du hip-hop, étendard d’une époque en or, d’un album prophétique et d’un MC d’exception qui enchaîne, d’une traite et de tête, des rimes addictives sur un beat des plus funky repris de la chanson de Mtume, « Juicy Fruit ».
Son flow parfaitement en rythme et sa manière d’assembler et même de choisir les mots rend ses rimes obsédantes et on ne peut s’empêcher de rapper avec lui : « Birthdays was the worst days now we sip champagne when we thirstay ».
C’est d’ailleurs une des rares chansons où ma chérie se met à rapper!
Si une seule track devait représenter sa vie, ça serait « Juicy », de la drogue au rap, du ghetto au succès, Biggie a à peu près tout vu :
« Damn right I like the life I live
Cause I went from negative to positive »
CLASSIC.
Sur une instru jazzy, l’introspectif « Everyday Struggle » fait ressurgir les envies de suicide de BIG, seul échappatoire possible à une vie gangrénée par trop de vices.
Le poignant « Me & My Bitch » souligne la complexité du personnage : sensible, misogyne, parfois violent, il rêvait d’un amour à la Bonnie and Clide mais la fin tragique lui rappelle la réalité du monde dans lequel il vit.
Un peu de légèreté avec le deuxième gros tube de l’album qui met en avant le charme de Big Poppa sur un beat à la sauce G-Funk bien kiffant.
On sort du club pour retourner au block avec le très lourd « Respect » : sur une prod remplie de testostérone tout comme le refrain de Diana King, Biggie nous en raconte un peu plus sur sa vie avec un premier couplet sur sa naissance toujours aussi bien écrit, entre humour noir et désespoir:
« Umbilical cord’s wrapped around my neck
I’m seeing my death and I ain’t even took my first step »
Premo est également de la partie et il vient inscrire une nouvelle fois son nom à un des grands classiques East Coast avec une prod mythique. On l’imagine bien en train de taper sur sa MPC en écoutant la boucle d' »Unbelievable », un autre classique qui débouche sur une fin inexorable :
« Suicidal Thoughts » met en scène son suicide, comme si Biggie sentait que sa vie lui échappait.
Evidemment, vous connaissez tous le fin mot de l’histoire, 3 ans plus tard BIG se faisait assassiner au sommet de sa gloire sûrement à cause des tensions entre les deux côtes, laissant le hip-hop mais aussi la musique orphelin d’un de ses plus grands.
« Ready To Die », plus qu’un album, le récit d’une courte mais extraordinaire vie.