Album : At What Cost
Artiste : Goldlink
Sortie : 24/03/2017
TOP TRACK : Pray Everyday (Survivor’s Guilt)
J’avais prévu de chroniquer More Life mais en fait je n’ai pas grand-chose à dire sur cet album ! C’est une sorte de best of du Drake de ces dernières années, toujours bon, rarement incroyable, pas très surprenant.
Non, à la place j’ai décidé de vous parler du nouvel album de Goldlink, At What Cost, un projet forcément passé un peu inaperçu en ce mois de mars très chargé, spoilé par Drake, Kendrick ou encore Gorillaz, rien que ça. C’est pourtant une erreur de ne pas s’attarder sur ce petit bijou, surtout avec les premiers vrais rayons de soleil qui viennent éclairer Paris.
L’album est un projet lumineux qui nous rappelle The Sun’s Tirade d’Isaiah Rashad, passé l’intro, le 1er morceau entraînant avec son refrain marmonné nous fait d’ailleurs tout de suite penser au MC de TDE avec qui Goldlink a déjà collaboré.
Un autre artiste que l’on connaît bien et présent sur 3 tracks de ce début d’album est Kaytranada, un des pionniers de ce son frais et coloré que Godlink appelle le « funk du future ».
Le flow glisse et les refrains, souvent portés par des voix féminines, sont juste excellents, mention spécial à Summatime qui nous rappelle les classiques d’Erykah Badu.
On oubliera vite la track 9 complètement ratée, Goldlink se rattrape avec l’irrésistible tube « Crew » puis 2 gros bangers, cette vibe fraîche et funky fait clairement partie de son ADN mais il a d’autres cordes à son arc et sait aussi nous surprendre avec quelques sons plus directs et efficaces, musclant la fin d’album, je ne sais pas si c’est un clin d’œil mais Kokamoe Freestyle m’a d’ailleurs fait penser à Backseat Freestyle de Kendrick, le gros banger du skeud.
L’album se termine en apothéose avec à mon avis un futur classique, le sombre Pray Everyday mêle des drums trap et des influences gospel portés par un refrain qui nous hante :
Pray everyday, say your grace nigga
Keep the haters, keep the demons ‘way, fam
Pray everyday, say your grace nigga
Keep the haters, keep the demons ‘way, fam
Je ne connaissais pas bien le gars et j’ai eu du mal à le situer géographiquement à l’écoute de sa musique, il m’a fait penser à Isaiah avec le soleil de Cali en plus, on sent aussi l’influence de la nouvelle vague très soulful et gospel de Chicago, en fait Goldlink a grandi entre Washington DC, le Maryland et la Virginie, voilà pourquoi ce projet a finalement une couleur assez unique, à l’image des meilleurs artistes de la nouvelle génération, il maîtrise les codes de la musique de son époque mais lui donne le côté organique et le supplément d’âme qui lui manque souvent.
C’est l’album de ce mois de mars.