Album : Drogas Light
Artiste : Lupe Fiasco
Sortie : 10/02/2017
TOP TRACK : Kill
Lupe Fiasco est en embrouille avec son label Atlantic depuis la sortie très controversée de son 3ème et pire album, Lasers, et d’après une source proche du rappeur, le titre de ce nouvel album doit être interprété « Drogas Lite », une version « lite » enregistrée alors que Lupe était toujours signé sur Atlantic et qui précédera le « vrai » album Drogas, suivi de ce qui devrait être – on prend toujours des pincettes avec Lupe – le dernier album de sa carrière : Skulls.
Une version confirmée par Lupe lui-même :
Nope. #DrogasLight is a « light » album in all respects. Musically, content, concepts, some of it is even freestyled. Easy breezy approach https://t.co/Bic6m7TO4x
— DROGAS Light 2/10/17 (@LupeFiasco) 9 février 2017
Un album bâclé en somme, pas très encourageant… surtout lorsqu’on a déjà jeté une oreille aux très mauvais singles…
On s’attend donc à un Lasers bis sauf qu’à la différence de Lasers, je rappelle que Lupe sort cet album EN INDÉPENDANT, certes il l’a enregistré encore à Atlantic, mais il le sort en indé, ce qui veut dire qu’il a un total contrôle sur la direction artistique de cet album, les excuses ça va 2 minutes !
Tout ça semble donc être en fait une tentative camouflée pour rester « relevant » niveau mainstream, ou disons-le clairement, pour essayer de sortir un ou plusieurs tubes et faire du fric : #niquesamèrelesfans.
Une démarche qu’on a du mal à comprendre après le brillant Tetsuo & Youth qui sonnait comme le retour du Lupe vintage qu’on aime tant et qui lui a justement redonné du crédit.
Je vais faire très court car ça ne mérite pas beaucoup de lignes, à côté de cet album, Lasers est un classique.
Musicalement, Drogas Light est une espèce de fourre-tout de mauvais goût de tout ce qu’on a pu entendre de pire dans le rap mainstream ces dernières années.
Du Bangladesh années 2000 d’occasion, du rap/EDM bien kitch, un peu de drill écœurante, une voix pitchée ringarde, une imitation trap des Migos, Young Thug, Lil’ Uzi et Lil’ mes couilles, quelques leftovers de Lasers pour un soupçon de rap/pop digne de B.O.B. et pour couronner le tout, des chanteurs inconnus au bataillon – mais où est passé Matthew Santos ?? -…
Ça n’a aucun sens, aucune cohérence, ça sonne amateur, des versions ratées de tubes dépassés, pire, Lupe se prostitue…
« Promise » est certainement le morceau le plus symptomatique de ce vomis auditif, il nous martèle un refrain simpliste à la manière des Future, Migos et compagnie :
I keep it a hundred, I promise
I keep it a hundred, I promise
I keep it a thousand, I promise
I keep it ten thousand, I promise
I’m keepin’ it honest, I promise
I’m keepin’ it honest, I’m keepin’ it honest, I promise
Mais se contredit complètement en baissant son froc musicalement et en essayant, je dis bien essayant, de suivre les trends et de faire de la pseudo-trap… Appelle au moins Metro Boomin’ je sais pas !
On a l’impression d’être dans l’upside-down de Stranger Things, une dimension où Lupe serait une trap star !
Je pourrai vous parler de lyrics mais je n’en ai pas envie et puis de ce côté là non plus c’est loin d’être son album le plus intéressant.
Lupe Fiasco confirme son statut de rappeur le plus inconstant du game, un sérieux contender pour le pire album de l’année, je lui donne un demi-point pour le flow, dans l’ensemble plus vivant et animé que sur ses derniers projets et pour le leftover de Ty Dolla $ign, Kill, featuring Lupe Fiasco, le seul bon morceau de cette galette infâme, le reste poubelle direct’ !
Si t’es un vrai fan de Lupe, ou tout simplement de bonne musique, je te conseille vivement de ne pas écouter cet album et d’attendre tranquillement Drogas et Skulls en te refaisant F&L et The Cool.