Evidence - Cats & Dogs

EVIDENCE – CATS & DOGS [CHRONIQUE]

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Cats & DogsNote

RAP EVIDENCE

Avec Cats and Dogs, Evidence nous lâche un skeud rempli de bombes.
Vous ne sortirez pas indemne de cette écoute dense, intense et profondément hip-hop.

BEST TRACKS : I Don’t Need Love, You, The Red Carpet TOP TRACK
You

 

 

Mardi matin 7h30, je me prépare pour mes deux heures de transport journalières, beau temps à Londres, tant mieux, qu’est-ce que je vais pouvoir m’écouter ??

Je balance ma playist de Prem’, putin « Youuuuuu » ! C’est la sortie du new Evidence « Cats & Dogs », 3 ans qu’on avait pas eu de nouvelles !
Jme refais alors le « Weatherman LP » et « The Layover », deux grosses tueries; j’arrive à l’université, une présentation ennuyeuse, je trace au HMV et je choppe le nouveau Evidence, je kiff la couv’ !!
Jle mets direct’ dans mon Iphone, jbranche mon beats et ça y est c’est parti, bizarrement je suis content de me taper le train !
L’écoute est très intense, j’arrive chez moi, je ne peux m’empêcher de le remettre en boucle et ce depuis deux jours.

Ok autant vous le dire tout de suite, c’est LA sortie de l’année, je le place au même niveau qu’« Oneirology ».

EvidenceLes prods sont ENORMES tout au long de l’album, Alchemist confirme qu’il est définitivement un des meilleurs prodos du game en nous lâchant quelques bombes qui nous explosent les neurones comme « The Red Carpet », une boucle ghospel qui nous en met plein les oreilles et déroule le tapis rouge à Raekwon et Rass Kass.

Evidence possédait déjà une discographie exemplaire entre les Dilated People et ses deux excellents projets solos, avec « Cats and Dogs », il est à classer parmi les rappeurs les plus constants du game.
Sa marque de fabrique, son slow flow mythique, est encore bien présente dans cet album et colle d’ailleurs très bien au tempo plutôt lent des productions.
Au même titre que Blu et Fashawn, Evidence représente cette scène alternive de Los Angeles qui a compris que le gangsta rap était définitivement mort et qui ne s’évertue pas – à la manière des papys Ice Cube et WC – à faire survivre une époque révolue.
D’influence beaucoup plus east que west dans sa musique, n’oublions pas qu’Evidence, en plus d’être un excellent MC, est un très bon producteur : on se souvient des tueries « The Cold Weather » et « Don’t Hate » sur son dernier EP ou encore son couplet sur le magnifique « Our Way » sur l’album de Fashawn.
Ici Ev nous gratifie d’un seul beat, mais quel beat…
« I Don’t Need Love », un sample soulfoul sur une prod qui envahit ton crâne, une seule solution : le bouton repeat ! Une des grosses chansons de l’album.
On est prévenu, on va avoir le droit à une heure de vrai hip-hop, brute et intense. C’est ce que confirme « Where You From » et ses cuivres inquiétants, un autre missile d’Alchemist avec en guest Termanology, Rakaa et Lil Fame qui explose la track !!

L’autre qualité de cet album vient de son équilibre entre morceaux lourds et passages plus mélodieux comme le refrain d’Aloe Blacc qui vient adoucir une intro glaciale entrecoupée de complaintes féminines.
Autre passage mélodique, l’excellent « Late For The Sky » : l’intro pop nous fait peur mais quand la musique démarre le sample nous scotch et pour mon plus grand plaisir Slug nous rejoint sur une prod qui ressemble d’ailleurs à du Ant, excellent morceau.
Comme vous le constatez, les invités sont également un point fort de cet album et P se joint à Ev pour un combo explosif sur un « Fame » qui sent la poudre.

EvidenceVous connaissez déjà le premier single de l’album, « To Be Continued… » n’était pas censé figurer sur la tracklist mais l’accueil fut tellement bon que Mr Slow Flow l’a gardé, et c’est tant mieux. La puissance du beat me fait penser à du Just Blaze en forme et les scratchs au refrain me font encore plus kiffer les bars lachés par Ev.
La tension est maintenue avec la track suivante, « Falling Down », qui prend une dimension épique grâce à l’excellent refrain.
Autre track clippée, « It Wasn’t Me », dans laquelle The Weatherman nous lâche des grosses punchlines sur un beat à la Alchemist qui colle parfaitement à l’ambiance du skeud :
« Director of photography, I shoot people ! ».

Pour parfaire cet album, la cerise sur le gâteau : deux excellentes prods de Dj Premier.
Le deuxième single « You » est tout simplement une tuerie, un beat ciselé façon Premo, des samples vocaux bien kiffants – avec le recul je le préfère même au beat de « Première Salve » – et comme sur « Let Em Know » de Bun B, Ev case un refrain qui s’emboîte avec le sample « Youuu » avant chaque scratchs :
« Who’s the one that’s been running the race ? Me !
Who’s the one that’s been running in place ? Youuuu !
Who’s the one you tried to find, so tough
But the whole time, sitting in front of your face » rendant la track encore plus addictive.
Premo se charge également de clore l’album avec un beat très lourd, qui est en fait le beat rejeté « Spin Live ».

Vous l’aurez compris, j’ai eu un vrai coup de cœur pour cet album ; j’ai envie de dire, enfin du vrai HIP-HOP !! Si vous aviez économisé pour vous acheter « Tha Carter IV » et « Red Album » mais que finalement vous n’avez pas déboursé un centime pour ces 2 bouses, jetez-vous sur « Cats & Dogs », vous ne serez pas déçu !
Et avec ce qu’il vous reste, dépéchez-vous de chopper une place pour le Rhymesayers Tour : Slug, Evidence et Brother Ali sur scène, ça va être le concert de l’année !

Le vinyle est dispo sur le shop :

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