Hip-Hop Freshmen

HIP-HOP FRESHMEN

Avec l’avènement du téléchargement illégal, l’industrie musicale est à la peine et le support physique semble aujourd’hui obsolète. Toute action entraîne forcément une réaction et pour se mettre à la page, les artistes utilisent de plus en plus internet et les réseaux sociaux pour promouvoir leur musique.

À travers cette prolifération de digitapes et autres free mixtapes, les listeners ne savent plus vraiment où donner de la tête, les new comers sont aussi nombreux que les beefs de 50 Cent, dès lors, comment différencier les futurs grands, des escroqueries ?
Partant de ce constat, Hip-Hop 4 Life a décidé de vous faciliter la tâche en analysant le parcours des XXL Freshmen (2009 – 2011) et autres rookies les plus en vue et en les notant. On vous conseillera également les albums et mixtapes sorties ces dernières années à absolument écouter pour essayer de se convaincre que le rap n’est pas tout à fait mort mais juste malade…

 

NOTATION

 

5 MicsMC d’exception avec à son actif un projet indispensable.
4 MicsExcellent rappeur mais pas encore de classique.
3 MicsBon MC qui mérite toute votre attention.
2 MicsRappeur moyen qui possède quelques bons titres.
1 MicArtiste sans grand intérêt.
0 MicAttention aux oreilles !!

 

AB-SOUL3 Mics

Ab-SoulAb-Soul est, pour moi, le membre le plus en retrait du Black Hippy : Kendrick Lamar est au top du game, Schoolboy Q a un univers décalé ultra addictif et Jay Rock a suivi la lignée du gangsta rap californien.
Mais où situer Ab-Soul ? Plutôt discret, il n’en est pas moins talentueux, son premier album « Control System » est difficile à cerner et j’ai mis du temps avant de l’apprécier.
Pas convaincu par son flow pas très musical ni par sa voix aigüe plutôt fatigante, le MC californien a pourtant un univers complexe qui mérite plusieurs écoutes.
Une enveloppe musicale originale et décalée qui manque cependant de cohérence et d’homogénéité pour vraiment nous convaincre, on retiendra tout de même pas mal de perles comme « Terrorist Threats » qui nous amène dans une autre dimension ou encore « Turn Me Up » en compagnie de K-Dot, un bijou issu de sa tape.

À écouter : quelques sons de « Control System ».

 

3 MicsACTION BRONSON

Action Bronson Action Bronson dénote complètement dans le paysage hip-hop, il est gros, blanc et roux ! Et pourtant, à l’écoute de « Dr. Lecter », son premier album, on jurerait entendre Ghostface Killah, la voix et le flow se rapprochent comme deux gouttes d’eau du style du Wu-Gambino. Pas fan de Ghostface, ce n’est pas ce qui m’a le plus plu chez Action, non, ce sont ses beats.
Assurés par un inconnu, Tommy Mas, ils se construisent autour de samples Soul aussi rares que puissants, pour un résultat qui fait ressurgir le souvenir d’un hip-hop qui se nourrissait d’influences issues de la Black Music. À la suite de ce premier coup de maître, Statik Selektah décida de collaborer avec Action Bronson pour donner naissance à l’excellent « Well Done ». Fan ou pas du flow d’Action, son premier opus « Dr. Lecter » vaut vraiment le coup rien que pour les beats. Le second, plus classique, possède aussi son lot de bangers.

À écouter : « Dr. Lecter » et « Well-Done ».

 

A$AP ROCKY0 Mic

A$ap Rocky Comme tout le monde, j’ai connu A$ap Rocky avec ses clips « Purple Swag » et « Peso », très loin du style de rap que j’affectionne, je dois dire que ce qui m’a poussé à m’intéresser à ce MC, c’est un détail futile pour certains mais très significatif pour moi, le tag de Big L que l’on aperçoit dans le clip « Peso » et les panneaux de Harlem. Un jeune rappeur de Harlem, influencé par Big L, ça ne peut être que bon ?? J’ai ensuite écouté sa fameuse mixtape « Live.Love.A$ap » et je dois dire que ça a été une réelle souffrance pour arriver jusqu’au bout du skeud… Loin de dire que cet artiste n’a aucun intérêt, A$ap amène clairement quelque chose de nouveau au game et c’est surement pour ça qu’il crée autant de buzz et qu’il a décroché un deal de 3 millions avec Sony. Mais c’est aussi et surtout parce que la musique d’A$ap est la quintessence du rap nouvelle génération qui fonctionne chez les jeunes et que je hais au plus haut point. Un rap basé sur le swagg, un flow délibérément nonchalant porté par des instrus ultra synthétiques et planantes reflétant parfaitement le monde à travers les yeux d’un drogué chronique et encore accentuées par un abus d’effets chopped plutôt insupportables. Lyricalement, bien évidemment, les thèmes abordés sont en lien étroit avec cet univers : drogue, sex, défonce, alcool, swagg… Rien de très original, sauf qu’à l’image de Tyler avec la folie et l’humour noir, A$ap pousse la caricature du rap je-m’en-foutiste à son paroxysme, que ça soit musicalement ou lyricalement.

 

0 MicASHER ROTH

Asher Roth Escroquerie complète, un rappeur plus que moyen, un seul tube, le très faible « I Love College » et un album passable sans plus. Et dire que certains ont osé le comparer à Em’ !!
Typiquement le genre de MC que l’on pourrait retirer du paysage hip-hop sans que personne ne le regrette.

 

BIG K.R.I.T4 Mics

Big K.R.I.T. Le hip-hop sudiste est en partie responsable de la dégradation du genre. Depuis quelques années les ondes sont envahies par la « Trap Musik », un hip-hop bling-bling sur des intrus dirty south interchangeables – grosses basses + synthés dégueulasses – kickées par des rappeurs lyricalement faibles comme Rick Ross, Young Jeezy, Plies, Waka Flocka, Gucci Mane… À cause de ce courant musical d’envergure, les rappeurs sudistes furent souvent rabaissés par leurs homologues New-Yorkais et Californiens, les premiers étant bien au dessus lyricalement quand les seconds pourront toujours se targuer d’avoir inventé le G-Funk. Et bien que cette mode sudiste continue de plus belle, on a souvent tendance à oublier que le Sud c’est aussi et avant tout Outkast, UGK, les Cunninlynguists ou encore Scarface, des artistes et des groupes légendaires à classer parmi les meilleurs.
Big K.R.I.T. s’inscrit clairement dans cette lignée, il allie un rap poétique et sensible à des productions uniques parsemées de samples mélancoliques et ce n’est pas un hasard s’il est présent sur le dernier Cunnin’, « Oneiorology ». De plus en plus nombreux, il fait donc partie, aux côtés de J Cole, B.O.B et Evidence entre autres, de cette nouvelle race de rappeurs/producteurs qui comme dirait Biggie, « get high on their own supply » ! Certainement le meilleur producteur de cette liste, il représente clairement l’avenir du rap sudiste. Seuls petits points noirs pour moi, le côté un peu amateur de ses instrus dû à l’utilisation de boîtes à rythme manquant de relief et la répétitivité de certains de ses refrains à l’image de son single « I Got This ». Mais ne faisons pas les fines bouches, Big K.R.I.T., c’est 3 mixtapes et bientôt un album qui tutoient l’excellence.

À écouter : « 4Eva N A Day », « Return Of 4eva » et « Wuz Here ».

 

1 MicBIG SEAN

Big Sean Big Sean nous avait été vendu comme le nouveau petit prodige signé sur le label G.O.O.D. Music. Si habituellement, graviter autour de Mr. Kanye West est souvent signe de qualité, Big Sean est bien l’exception qui confirme la règle. Si son buzz n’a pas atteint le vacarme médiatique d’un A$ap Rocky ou d’un Wiz Khalifa, son album « Finally Famous » était bien attendu au tournant. Creux et lisse, voilà comment je définirai ce premier projet, pourtant servi par des beats d’un No I.D. – le mentor de Kanye West – plutôt inspiré dernièrement comme sur l’album de Common – pourtant très moyen – et une prod des Neptunes entre autres, la sauce ne prend pas. On a la désagréable sensation d’avoir entendu et réentendu des centaines de fois cet album. Un No I.D. peu inspiré qui nous sort des prods lisses faisant penser à du sous Kanye West époque « The College Dropout », quelques refrains R-N-B par ci par là pour assurer les passages radios, un peu d’autotune vaseline, des Neptunes qui se satisfont du minimum syndical et un rappeur que je qualifierai de moyen. Pas spécialement bon lyricalement, une façon de chanter qui fait clairement penser à un Drake d’occasion et un flow au ralenti, le fameux « Supa Dupa Flow » à l’origine du clash avec Ludacris. Plus grave encore que ses carences en tant que MC, c’est cette totale absence d’univers et de personnalité qui nous empêche d’accrocher une quelconque seconde à cette galette impersonnelle et consensuelle. Pas vraiment mainstream, pas vraiment underground, Big Sean veut satisfaire tout les publics et bien qu’il y ait quelques bons morceaux comme le feat avec Lupe produit par Exile – qui ressemble d’ailleurs comme deux gouttes d’eau à « Till I Get There » sur « Lasers » –, cet album n’a strictement aucun intérêt.

 

BLU5 Mics

Blu Discret et encore méconnu, Blu multiplie les projets mais passe complètement inaperçu en France, ça ne l’empêche pas d’être un excellent MC à classer parmi les meilleurs de cette liste aux côtés de Kendrick Lamar, Big K.R.I.T et Fashawn. Représentant la « Left Coast » à l’image d’un Evidence ou d’un Fashawn, il est un de ceux qui ont ressuscité une West Coast engluée dans un gangsta rap dépassé. Lyriciste de génie, son album « Below The Heavens », intégralement produit par Exile – qui a également produit « Boy Meets World » de Fashawn -, est un bijou que je classe parmi les quelques classiques du XXIème siècle ! Vous l’aurez compris, Blu est un des MCs les plus talentueux de sa génération et l’ensemble de sa disco est excellente, on attend maintenant son premier album sur major.

À écouter : surtout « Below the Heavens » et « Give Me My Flowers While I Can Smell Them », tous deux produits par Exile.

 

0 MicB.O.B

B.O.B Et dire que j’ai découvert B.O.B sur un sample d’A Tribe Called Quest et qu’en écoutant sa mixtape « B.O.B vs Bobby Ray », je scandais que ce jeune MC multifacettes était l’avenir du hip-hop… Il avait toutes les cartes en main, il rappait, il chantait, il possédait un univers décalé influencé par tous les genres : hip-hop, rock, reggae… un talent indéniable pour la production et un flow à la Andre 3000. Aujourd’hui, à chaque sortie il « kiss the ass of the masses » et s’enfonce un peu plus dans une pop bas de gamme qui invite des Avril Lavigne ou autres Bruno Mars pour faire mouiller quelques pucelles en manque de sensations fortes.
Sa musique n’est même plus à classer dans le genre hip-hop mais plutôt dans le rayon « Commercial Shit ».

À écouter : « B.O.B. vs Bobby Ray », excellente mixtape qui vous donnera une idée de ce qu’aurait pu devenir B.O.B.

 

CHILDISH GAMBINO3 Mics

Childish GambinoSon album « Camp » ne laisse pas indifférent et est sans aucun doute un des projets de 2011 à écouter.
Pour ma part je reste assez mitigé, un skeud qui possède de véritables bombes vraiment bien produites et des morceaux catastrophiques… au niveau du flow, Gambino est plutôt bon même s’il a tendance à en faire un peu trop.
Malgré tout, quand on voit la puissance de certains sons comme « Bonfire », on peut affirmer avec certitude que ce freshman a un réel potentiel.

À écouter : « Camp ».

 

3 MicsCURREN$Y

Curren$y L’enthousiasme que j’ai autour des deux projets de Curren$y, « Pilot Talk » I et II, n’est pas dû aux qualités de MC de Curren$y !! Non, son « retarded » flow est plutôt ennuyeux à la longue et si ses deux albums sont excellents, c’est surtout grâce au retour en grâce d’un revenant, j’ai nommé Ski Beatz. Peut-être que ce blaze ne vous dit rien aujourd’hui mais ce producteur est responsable de quelques-uns des grands classiques du rap des années 90, je pense tout de suite au « Reasonable Doubt » de Jay-Z dans lequel il produit 4 titres dont le mythique « Dead President ». Le rappeur en lui-même n’a donc pas beaucoup d’intérêt mais rien que pour les beats de Ski, je vous encourage à écouter ses deux projets ! Jetez également une oreille à sa tape « Covert Coup », la production est également excellente puisque c’est Alchemist aux manettes.

À écouter : « Pilot Talk » I et II.

 

DIGGY SIMMONS0 Mic

Diggy Simmons Fils du célèbre Joseph « Rev. Run » Simmons du groupe Run DMC, Diggy Simmons est un peu le fils à papa du rap qui essaie plus que les autres de justifier son statut de rappeur. Bon, dommage pour lui que son album soit un des derniers que j’ai écouté pour cet article… déjà plus qu’irrité par l’avalanche de mauvais sons que j’ai dû me farcir, mes tympans ont, une fois de trop, souffert. Je ne vais pas m’acharner sur le rappeur en lui-même qui, malgré sa voix de prépubère, a tout de même un bon flow, mais plutôt sur l’ « artiste » – si l’on peut encore utiliser ce mot – qui nous pond un album de plus sans aucune recherche et complètement aseptisé. J’ai l’impression que la construction d’un album sur major n’a même plus pour but une quelconque qualité ou cohérence mais simplement un empilage des titres pop aux refrains R-N-B les plus accrocheurs et les plus propices à passer en radio avec parfois quelques morceaux plus personnels histoire de dire qu’on y a mis sa patte et qu’on est qu’à moitié une pute de l’industrie. Les artistes ne sont bien évidemment pas les seuls fautifs, si les majors sont plus que jamais responsables, c’est aussi notre faute à nous et quand je dis nous je parle de tous ceux qui se satisfont de cette daube mollassonne et qui ne soutiennent pas la bonne musique. Et quand je lis des chroniques de « Unexpected Arrival » avec des commentaires du genre : « Diggy nous propose un album cohérent qui satisfera tous les publics avec ses morceaux pop, ses bangers pour la street et ses sons pour les ladies », ça ne fait que confirmer mon point de vue – en plus de m’excéder ! -. Aucun parti pris artistique, aucune prise de risque, un disque totalement vide à ranger dans la playlist « salon de coiffure » aux côtés de « Finally Famous » et « Careless World »!

 

5 MicsFASHAWN

Fashawn Vous avez ici l’un des rappeurs les plus talentueux de sa génération, responsable au même titre qu’Evidence et Blu du renouveau de Cali, ce joyau de la Left Coast nous a certainement livré le meilleur album de 2009. Encore une fois intégralement produit par le magicien Exile – définitivement un des producteurs les plus underrated du Game –, « Boy Meets World » est un concentré de poésie candide servi par des samples contemplatifs qui nous captivent autant que les récits de Fashawn. Avec ce seul album, il nous a éclaboussé de son talent et plus que le futur du hip-hop, il a déjà marqué son époque et la remarquera à n’en pas douter avec son sophomore album qui sera également produit par Exile.

UPDATE : Il vient de sortir un excellent album collaboratif avec Murs, « This Generation », à écouter.

À écouter : « Boy Meets World », un classique et « This Generation » avec Murs.

 

FREDDIE GIBBS3 Mics

Freddie GibbsUn des nouveaux MCs sudistes à suivre, Freddie Gibbs n’est pas du tout dans le registre de son homologue Big K.R.I.T., dans un style beaucoup plus gangsta, il possède d’indéniables qualités : un flow versatile et maîtrisé – écoutez la bombe « National Anthem » ci-dessous pour les sceptiques -, des choix musicaux intéressants avec notamment une collaboration avec Madlib et surtout un refus de compromettre son style et de retourner sa veste pour passer en radio.
Le gros point noir, il a un penchant trap musik – origines obligent – et est signé sur le label de Young Jeezy.
Malgré sa tape « Baby Face Killa » de très bonne facture, j’attend donc un album complet et cohérent avant de vraiment me prononcer.

À écouter : « Baby Face Killa »

 

5 MicsGRIEVES

Grieves Bon j’avoue que je me suis fait un avis bien trop hâtif sur ce MC. Écoutant son premier album sur Rhymesayers, « Together Apart », d’une demi-oreille j’ai été rebuté par l’abondance de passages chantés. Peut-être influencé par la couleur pop/variet’ des derniers albums que j’ai dû me farcir pour écrire cet article, sans me chercher d’excuses, je me suis complètement planté sur Grieves. On est très loin de l’approche commerciale du hip-hop nouvelle génération, ici, on ressent beaucoup plus l’influence de la pop anglaise ou du rock psyché. Bien sûr, c’est un album rap, mais ça ne se limite pas au confinement du genre, la sensibilité de Grieves, qui oscille sans cesse entre ombre et lumière, est servie par un background musical vraiment cohérent de Budo. Alternant des passages rythmés à des méditations musicales, le compère de Grieves fournit un travail complet et novateur. L’utilisation d’instruments organiques comme la guitare électrique, le piano ou les cuivres est mariée à des rythmiques plus synthétiques pour un rendu vraiment profond, équilibré et dans l’air du temps. On est très loin des boîtes à rythmes et des instrus sans relief de FL Studio – qui a dit 9th Wonder ? – ! Complémentaires musicalement, Budo et Grieves ont une vrai alchimie et, à la manière de ses compères du Rhymesayers, le jeune MC s’aventure très souvent sur une introspection personnelle et torturée qui sied parfaitement à ces beats lancinants. Plus que son excellent flow, c’est finalement ce qui m’a déplu de prime abord, qui rend cet album vraiment spécial. En effet, la plupart des refrains chantés sont très réussis, rien à voir avec la mièvrerie d’un B.O.B, la voix de velours de Grieves nous laisse entrevoir une faille vraiment touchante et se rapproche bien plus du rock que du R-N-B, ici, pas de vibes ou de montées dans les aigues à la Bruno Mars, c’est tout en retenu et en sincérité que Grieves accompagne de son timbre grave ces ambiances torturées pour vous faire réfléchir, vous provoquer des frissons avec le tourmenté « Heartbreak Hotel » ou tout simplement vous faire danser comme sur la bombe virale « On The Rocks ». Bref, un artiste d’une profondeur insoupçonnée promis à un avenir radieux sur un label définitivement en or qui montre bien que la bonne musique peut survivre sans les majors.

À écouter : « Together Apart »

 

HIT-BOY3 Mics

Hit-BoyVous reconnaissez bien sûr le producteur derrière le méga-tube « Niggas In Paris ».
Petit protégé de Kanye West et Jay-Z, Hit-Boy est présenté comme le nouveau surdoué de la production mais celui-ci ne compte pas rester derrière les platines toute sa vie et se rêve d’un destin à la Kanye West, c’est ce qu’il a voulu nous faire savoir avec sa première tape « HITstory » dans laquelle il produit ET rap.
Sans être mauvais au mic, son flow et sa voix ne sont pas transcendants et il manque cruellement de charisme, là où Hit-Boy nous surprend c’est à la production, on connaissait son côté « club » pas très intéressant qui se retrouve dans « Niggas In Paris » ou « Backseat Freestyle » mais ne vous méprenez pas, le jeune beatmaker a vraiment beaucoup de talent et sa tape mérite votre attention, des morceaux comme « HITstory » et « East Vs. West » sont magnifiquement produits.

 

5 MicsHONORS ENGLISH

Honors English Si vous n’avez pas encore lu ma chronique dithyrambique de son album « State Of The Art », ce premier projet d’Honors English est tout simplement extraordinaire, la production atteint un sommet stratosphérique et ça faisait très longtemps que je n’avais pas entendu une cohérence et une puissance musicale de ce niveau sur un album dans son intégralité. Bien sûr, on connaissais Needlz et sa qualité de producteur mais ce qu’il a réussi à faire sur ce skeud, c’est juste incroyable, une expérience vraiment unique. Chaque son est un tsunami où les émotions se bousculent entre les envolées instrumentales et si un rappeur de la trempe de Lupe ou Slug avait rappé sur ces beats, cet album aurait été un INSTANT CLASSIC et je pèse mes mots. Voilà où je veux en venir, c’est vraiment frustrant, lyricalement, Honors English est particulièrement doué, des lyrics conceptuelles et sensibles, des métaphores et des punchlines brillantes, et pourtant quelque chose ne fonctionne pas, sa voix, son accent, son flow ou tout simplement sa façon de prononcer les mots n’est pas musicale et on a l’impression désagréable que son débit est haché et que son flow ne sort pas naturellement. Mais ne faisons pas les fines bouches, « State Of The Art » est un album d’une qualité rare, le genre d’album qui me fera dire que le hip-hop n’est pas mort, le temps l’érigera surement au rang de classique. Mon coup de cœur de 2012 à n’en pas douter, un artiste, un vrai.

À écouter d’urgence : « State Of The Art ».

 

JAY ROCK2 Mics

Jay Rock Une voix rauque – un peu trop – sur des prods gangsta souvent pianotées, Jay Rock, autre MC californien de Black Hippie, n’apporte pas grand chose de nouveau. Des lyrics passables sans véritable génie, un flow classique et des beats entendus et réentendus qui font penser à du fake Dre. Sans être mauvais, son album « Follow Me Home » ne renouvelle pas le genre mais reste tout de même très bien produit à l’image de tracks comme « Code Red » ou « Elblows ». Dans le même style, je préfère m’écouter un bon vieux Game !

 

4 MicsJ. COLE

J Cole Signé chez Roc-A-fella, il est l’un de mes XXL Freshmen favoris.
Talentueux et polyvalent, il produit lui-même ses albums. Tout en restant très actuel, il favorise le sampling et les instruments tels que le violon ou le piano pour flatter nos tympans constamment agressés par du hip-hop de plus en plus synthétique.
Une voix sincère et légèrement éraillée, un flow pas très technique mais versatile et débordant de vérité, parfait pour le storytelling et pour faire passer les émotions. Cerise sur le gâteau, il chante, et plutôt bien, ça nous évite les refrains R’N’B mielleux ! Lyricalement, sans être génialissime, c’est plutôt bon et surtout sincère et touchant, on est très loin du gangsta rap caricatural.
Seul petit défaut, son côté un peu trop pop, mais je vous rassure, on est à des années lumières d’un B.O.B ! Bref, un artiste complet et en plus très bon en live, il faudra clairement compter sur lui pour préserver ce qu’il reste de nos racines hip-hop. Et je dois l’avouer, j’ai perdu toute objectivité quand je suis tombé sur le refrain de « Like A Star » et ce sample aussi discret que génial de « Step in the Arena » de Gang Starr ! Son album « Cole World », plutôt décevant par rapport à l’espoir suscité, possède son lot de mauvais titres mais aussi d’excellents morceaux à absolument connaître. Pas le classique attendu mais un bon album, éclectique mais cohérent, parfait pour découvrir l’univers de l’artiste. Je vous conseille également ses mixtapes « Friday Night Lights », « Cole World : The Sideline Sessions » et « The Warm Up » qui sont excellentes.

À écouter : « Cole World », « Friday Night Lights » et « The Warm Up ».

 

KENDRICK LAMAR5 Mics

Kendrick Lamar Peut-être le meilleur lyriciste de cette liste avec Blu.
Ses premières mixtapes déchirent bien mais c’est à partir de Section 80 qu’il est vraiment devenu un super Sayan ! Une tuerie, un univers profond, des prods très actuelles mais pas du tout dans le moule « pop/synthé », des lyrics inspirées et son flow… la fin de l’excellent « Rigamortus » vous donnera un aperçu de son talent pour bouffer le mic. La sortie récente du single, « The Recipe », en featuring avec Dre, pour annoncer son premier album sur Aftermath, a – et c’est assez rare pour le souligner – répondu aux énormes attentes suscitées par cette collaboration. L’avenir de Cali semble radieux et qu’il le veuille ou non, Kendrik est la nouvelle valeur sûre de la West Coast !

UPDATE : Good Kid m.A.A.d City est à la hauteur des espoirs suscités par le prodige de Compton, pas un classique pour moi, mais un excellent premier album.

À écouter : Section 80, l’un des meilleurs albums que j’ai écouté récemment.
Update : Good Kid m.A.A.d City

 

5 MicsKID CUDI

Kid Cudi Plus vraiment un rookie, il a déjà deux albums à son actif et vient de sortir le projet « WZRD » orienté rock, vous connaissez bien sûr Kid Cudi. On pourrait créer un genre musical juste pour lui, le « space-hop », un univers complexe et unique, rien ne ressemble à la musique de Cudi.
Entre chanté, rappé et parlé, son flow fusionne parfaitement à ses beats avant-gardistes qui vous transporteront dans une autre dimension. Il a su créer une cohérence musicale au fil des albums grâce notamment à son producteur maison Emile ou à des collaborations insoupçonnées avec des artistes comme Ratatat. Très loin des préoccupations mainstream, il arrive pourtant à allier réussite critique et commerciale tout en restant sur une planète lointaine et pas si accessible que ça. Ses deux albums sont des bijoux d’inventivité, à absolument écouter si vous aimez le style Cudi, avec une petite préférence pour le premier.

À écouter : Man On The Moon I et II.

 

MAC MILLER1 Mic

Mac Miller Du rap pour ado blanc qui n’écoute pas de rap, voilà comment je décrirai Mac Miller !
Des lyrics pour prépubères et un flow pas du tout accrocheur pour un artiste clairement surestimé. D’ailleurs en parlant de flow, je trouve que la nouvelle génération ne sait plus rapper, ils ont complètement perdu l’art de faire claquer les mots, on est beaucoup plus dans le swagg et la nonchalance masquée par quelques fakes accélérations, un comble pour un fan de Big L comme Mac Miller. Malgré tout, il a un style bien décalé et on peut dénicher quelques bons morceaux, comme « Best Day Ever », en fouillant dans ses tapes. Déjà pas fan de Mac, quand en plus il se permet de foutre une prod de Premo sur une mixtape, là ça ne passe plus ! Et dire qu’il y a quelques années les meilleurs MCs de la planète se battaient pour avoir un beat de Prem’, aujourd’hui plus personne n’en veut et ils finissent sur des mixtapes ou sur les albums de Big Shug, où va le hip-hop ??

 

0 MicMEEK MILL

Meek MillBon, mon analyse n’est pas très objective ni très fiable car je n’écouterai ni ses tapes ni son album en profondeur; son flow est, pour moi, inécoutable, on a l’impression qu’il crie sans crier…
Il est signé chez Mayback Music – OK argument en bois mais c’est mon argument ! – et il suffit de jeter un coup d’oeil au casting de « Dreams & Nightmares » pour savoir ce qu’on va écouter : Rick Ross, Drake, 2 Chainz, Big Sean, Trey Song, Wale, Kirko Bangz, Jahlil Beats, Boi1Da… de la trap, du club, du RNB, la même merde que ce qu’on entend en radio, pas pour moi !

 

NICKI MINAJ0 Mic

Nicki Minaj Une signature de plus chez Young Money qui pourrit le rap. Alors que son couplet sur « Monster » nous laissait présager le retour en grâce d’un MC féminin sur le devant de la scène, Nicki Minaj a décidé de prétendre faire du hip-hop pour finalement se tourner vers une pop juvénile plutôt inaudible, sauf pour les radios !

 

1 MicNICK JAVAS

Nick Javas Nick Javas illustre bien le talent de DJ Premier pour faire émerger des rappeurs sans aucun talent ! Après Big Shug, Bumby Knuckles et Blaq Poet, Nick Javas rejoint l’équipe de bras cassés de Year Round Record ! Plus sérieusement, vous aurez pu remarquer que je suis un fan inconditionnel de DJ Premier, si musicalement je l’ai toujours trouvé supérieur à Dre, quand on compare le nom des rappeurs qu’ils ont révélés, la balance penche clairement en faveur du doc. Nick Javas est juste un rappeur moyen de plus qui va avoir le privilège de gâcher des instrus classiques de Prem’. C’est clairement une arnaque mais dès qu’il sortira son album je serai le premier à l’écouter, puisque comme tout le monde le sait, sur du Premo, même ma grand-mère pourrait pondre un classique !

 

SCHOOLBOY Q4 Mics

Schoolboy QMembre du groupe Black Hippie aux côtés de Kendrick Lamar, Jay Rock et AB Soul, il n’est pas le rappeur le moins talentueux du collectif, bien au contraire. Son album « Habits & Contradictions » se veut très complexe, des sonorités jamais entendues auparavant couplées à un flow dark et volontairement excentrique pour un rendu véritablement novateur. Bref, un artiste très prometteur, peut-être un peu en dessous de Kendrick mais son album est vraiment une bombe sous-estimée par la critique. Le renouveau de la West Coast est loin d’être terminé !

À écouter : « Habits & Contradictions ».

 

5 Mics SENE

SeneVous ne connaissez sûrement pas Sene, il est originaire de Brooklyn mais c’est un exil sur la côte ouest et une signature sur le label indé, L.A. Plug Research, qui lui permit d’enfin percer dans le game.
Très proche de Blu, autre talent de la Left Coast californienne, sa musique nous rappelle clairement la poésie et l’authenticité de son compère. Son premier album « Brooklyknight » – très beau titre – qui vient tout juste de sortir, et dont je ne peux me détacher depuis plusieurs semaines, est certainement un de mes projets préférés de cette liste. C’est une oeuvre hypnotisante qui mêle poésie, mélancolie, authenticité et surtout qui va à contre-courant du rap matérialiste si loin de nos racines hip-hop.

 

SMOKE DZA1 Mic

Smoke DZA Bon je ne vais pas m’étaler sur DZA, son album « Rolling Stoned » n’est pas mauvais mais dans le moule du « marijuana hip-hop ». Rien de transcendant, je ne peux pas dire que j’ai souffert comme à l’écoute de « Live.Love.A$ap », les productions ne sont pas mauvaises sans nous marquer, les lyrics toujours pareilles, à croire que la weed a remplacé les injustices du ghetto ! Le flow n’a rien de transcendant, les nombreux featurings rendent le projet impersonnel et c’est le genre d’album qu’on oublie très rapidement. Si vous aimez ce rap fumant, allez-y, l’album est plutôt bon dans ce style, sinon, passez votre chemin, il y a tellement de projets plus intéressants à écouter. Sans avoir vraiment assez de matière pour me prononcer je ne m’attends pas à un futur classique de DZA qui reste pour moi un MC moyen qui suit la tendance.

 

2 MicsSTALLEY

Stalley On avait perdu tout espoir de qualité venant du label Maybach Music… C’était sans compter sur Stalley qui dénote complètement dans le royaume du gros Ross. Très loin du rap bling-bling, ce jeune MC barbu suit plutôt les traces de rappeurs poétiques voir conscients comme Common, Talib Kweli ou Lupe. Lyricalement comme musicalement, on est très loin du dirty south ou du rap champagne prôné par le tandem Diddy / Ross. Sur des instrus sucrées et soulful à souhait, la mixtape « Lincoln Way Nights » et plus récemment, sa première livraison sous Maybach, « Savage Journey To The American Dream », ont amené une réelle fraîcheur plébiscitée par la critique. Bien que plutôt justifié, j’aurai cependant tendance à tempérer cet enthousiasme. En effet, ce n’est pas parce qu’on fait du rap plus ou moins conscient sur des instrus chaudes et mélodieuses que ça légitime la qualité de votre musique. Sans vraiment critiquer le travail de Stalley, j’ai une impression désagréable que ce rappeur arrive après la guerre ! Bien qu’on ne puisse renier la qualité globale de ces deux essais, on a comme une sensation de déjà vu, aucune chanson ne retient véritablement notre attention et cette remarque peut également s’appliquer au flow de Stalley qui est juste bon. Dans ce style de rap, pas mal d’albums bien meilleurs sont déjà sortis, je pense aux deux premiers Kanye West, à « Be » et « Finding Forever » de Common, à « Ear Drum » de Talib Kweli ou encore à « Food & Liquor » de Lupe – je n’ai d’ailleurs pas été très surpris de la présence de Soundtrakk dans la liste des producteurs de « Savage Journey To The American Dream » –. Pour résumer, si vous êtes friands de ce genre de rap, allez-y, ses deux projets sont de bonne facture, mais si comme moi, vous en êtes à un stade où vous êtes aigris et blasés par tous les projets juste bons, restez sur vos classiques !!

 

TYGA0 Mic

Tyga Aucun intérêt, un « Careless World » qui suit les standards Young Money : quelques instrus pop, quelques refrains R-N-B, du Lil’ Wayne en veux-tu en voilà, du Minaj, du T-Pain, un ou deux bangers minimalistes et synthétiques, une prod de Pharrell pour le côté hype et c’est bouclé ! Aucune recherche, aucun univers, un artiste aussi vide que son label. On se demande ce que Nas vient foutre sur cet album de merde !

 

1 MicTYLER THE CREATOR

Tyler The Creator Certains MCs comme Big Sean ou Diggy Simons sont des privilégiés et ont la chance d’être produits par les meilleurs dès leur début, un faux avantage qui débouche souvent sur des projets impersonnels et ratés marqués par l’absence de véritable univers artistique. D’autres comme Tyler The Creator ont une personnalité tellement décalée et extravagante qu’ils éclipsent presque certaines de leurs carences musicales. En effet, je pense que la joyeuse bande d’OFWGKTA qui n’en finit plus de faire le buzz, a clairement amené une nouvelle dimension au genre; entre humour noir et folie dérangeante, Tyler s’inscrit parfaitement dans cette génération d’ados trash et insensibles, bombardés d’images et de faits divers choquant relayés quasiment en temps réel par des médias de plus en plus réactifs et difficiles à censurer. Dès lors, on pourrait dire qu’il représente bien le mal de notre époque et le je-m’en-foutisme incompris des jeunes, mais si l’on analyse le fond, on se rend compte que la musique n’a pas l’envergure du message ou plutôt du non-message. Le clip de « Yonkers » est un bon exemple pour illustrer mon propos, la vidéo est tellement dérangeante et Tyler si charismatique que vous allez tout de suite être interpelé par ce son, essayez ensuite de l’écouter sans l’image et vous allez vous rendre compte de la pauvreté musicale de ce titre. Alors vous allez me dire que c’est un parti pris pour mieux dépeindre cette ambiance crade et déroutante et je vais vous répondre que quand Lupe lâche « Dumb It Down », le choix d’une instru ultra street et minimaliste est clairement un parti pris pour mettre en avant la complexité lyricale du message subliminal en direction des majors et que ce titre prend toute son ampleur entouré de morceaux bien plus riches musicalement comme « Hip-Hop Saved My Life » ou « Paris Tokyo », alors que dans le cas de Tyler, c’est certes un parti pris mais il se répète à chaque nouveau morceau d’OFWGKTA comme s’ils étaient limités musicalement. On pourrait également débattre du flow de Tyler, robotique et lassant, ou encore de ses lyrics qui ne survivent que sur le terrain de la folie. J’en viens même à me poser la question, qui va mettre du Tyler The Creator en soirée ? À part pour plomber l’ambiance, je ne vois pas… Qui va rentrer chez lui et s’écouter « Yonkers » ? Quelqu’un de dépressif ou suicidaire ? J’avoue que je ne comprend pas très bien l’engouement autour de ce groupe qui brasse beaucoup d’air – et finalement, n’est-ce pas le plus important ? Susciter l’intérêt, en bien ou en mal ? Je viens de me rendre compte que c’est Tyler qui bénéficie d’un des plus longs paragraphes ! –.

 

WAKA FLOCKA0 Mic

Waka FlockaDégueulasse, inaudible, gerbant, une plaie pour le rap. Lyricalement, n’importe quel gamin de 12 ans pourrait pondre un truc plus recherché… Au niveau du flow, il n’y en a pas, et musicalement, à titre de comparaison, la trap muzik c’est du mozart ! À classer aux côtés des Gucci Mane et autres Soulja Boy.

 

1 MicWALE

Si son premier album « Attention Deficit » était plutôt rafraichissant bien que très inégal, on a gardé en mémoire d’excellents morceaux comme la collab’ avec les Neptunes. Sa signature sur Mayback Music a confirmé sa tentation mainstream, – en même temps comment pouvait-il en être autrement en rejoignant le gros Ross ? – ce choix douteux a eu pour résultat « Ambition », une perte d’identité qui a plongé Wale dans les standards radio, il est aujourd’hui perdu, un peu à l’image d’un T.I., dans les rouages des majors et son univers frais et original semble très loin. Le talent est certes là quelque part mais il ne s’exprime pas pour l’instant… Sans être plus fan que ça de Wale, je suis mitigé, sûrement pas une arnaque mais que vaut-il vraiment ?

 

WIZ KHALIFA2 Mics

Wiz Khalifa
Voilà ce que je pensais de Wiz Khalifa après avoir écouté son album : Je vais être dure mais pour moi c’est clairement une arnaque, son flow est aussi faible que ses lyrics ; les femmes, la fumette, l’alcool… on a vite fait le tour. Dès son premier album « Rolling Papers », il a vendu son cul aux radios, on a le droit à tous les ingrédients mainstream : instrus pop ultra aseptisées, refrains chantés qui puent la vaseline et flow de mec défoncé. Si son album me fait saigner les oreilles, son single avec Snoop « Young, Wild & Free » me fait littéralement gerber, il est d’ailleurs très proche du style nonchalant du Dogg de Long Island, avec moins de talent et surtout sans Dre ! À sa décharge, il a un univers et quelques bonnes chansons comme « When I’m Gone », mais ça reste très consensuel.
Entre temps, j’ai écouté sa mixtape « Taylor Allderdice » et je dois avouer qu’il y a quelques tueries. Je voudrai déjà saluer le fait qu’un artiste qui a eu autant de succès commercial propose encore du contenu de qualité gratuitement à ses fans. Cette tape n’a absolument rien à voir avec le côté sur-aseptisé de son album, on découvre véritablement l’univers de Khalifa, un univers fumant et musicalement profond, les bombes « O.N.I.F.C. » et « Never Been Part II » vous convaincront comme elles m’ont convaincu. Ce n’est clairement pas le style de rap que j’affectionne mais la musique de Khalifa est bien plus complexe que je ne le pensais et vaut vraiment l’écoute si vous aimez ce rap sans prise de tête.
Pour ce qui est du flow et des lyrics, ça reste très faible et ça n’a aucun intérêt, c’est musicalement qu’on est réellement surpris.

À écouter : « Taylor Allderdice ».

 

2 MicsYELAWOLF

Yelawolf Si vous aimez la trap musik, Yelawolf est l’un des meilleurs représentants de ce courant rapologique de plus en plus envahissant, mais si, comme moi, vous n’en pouvez plus de ces instrus dirty south sans saveur, passez votre chemin. Sans être un grand connaisseur de sa disco, Yela est plutôt un très bon rappeur, et ce n’est pas un hasard si Shady l’a signé sur son label, avec des classiques comme « Pump My Truck », il nous démontre qu’il pourrait devenir bien meilleur s’il sortait de ce registre sudiste finalement très limité.

 

2 CHAINZ0 Mic

2 Chainz 2 Chainz a.k.a Tity Boy a.k.a Mister featuring. Le petit dernier de chez Kanye est partout et pourtant on a pas beaucoup de matière pour juger son non-talent. Du peu que j’ai pu écouter, ça m’a tout l’air d’être la branche Maybach Music de G.O.O.D Music, de la bonne trap infecte dans la veine de Waka Flocka ou Meek Mill. Un excellent mariage entre beats recyclés de Lex Luger et lyrics catastrophiques qui font l’apologie des billets verts, bref, pas pour moi…

 

Récapitulatif des albums de rookie à écouter :

 

« State Of The Art » d’Honors English
« Cole World », « Friday Night Lights », « The Warm Up » de J. Cole
« Baby Face Killa » de Freddie Gibbs
« Control System » d’Ab-Soul
« Below The Heavens » et « Give Me My Flowers While I Can Smell Them » de Blu
« Camp » de Childish Gambino
« Section 80. » et « Good Kid, m.A.A.d City » de Kendrick Lamar
« Habits & Contradictions » de Schoolboy Q
« Dr. Lecter » et « Well-Done » de Action Bronson
« Man On The Moon » I et II de Kid Cudi
« 4 Eva N A Day », « Return Of 4Eva » et « Wuz Here » de Big K.R.I.T
« B.O.B. vs Bobby Ray » de B.O.B
« Boy Meets World » et « This Generation » de Fashawn
« Together Apart » de Grieves
« Pilot Talk » I et II et « Covert Coup » de Curren$y
« Brooklyknight » de Sene

Pour conclure, je dirai que j’ai vraiment pas mal souffert pour écrire cet article et que je vais vite revenir à mes classiques des années 90 pour me ressourcer !

Alors on peut dire tout ce qu’on veut mais j’affirme clairement : LE RAP C’ETAIT MIEUX AVANT, ce qu’il faut comprendre c’est que cette phrase ne signifie pas qu’il n’y a plus de bons artistes ni de bons albums, on peut encore trouver de vrais perles comme « State Of The Art », « Brooklyknight » ou encore « Below The Heavens », non, cette affirmation veut simplement dire que le rap « mainstream » est mort.
À l’époque, ce qui était considéré comme commercial, c’était le G-Funk de Dre ou « Juicy » de Biggie, tout était encore à créer et chaque artiste aspirait à sortir un classique intemporel, aujourd’hui, la majorité, et je dis bien la majorité, des sorties sont complètement aseptisées et dans un moule façonné par les majors qui ne recherchent plus la qualité ou l’originalité mais simplement à vendre un maximum à moindre coût, d’où la disparition progressive du sampling dans les projets majeurs.
La meilleure solution est de se tourner vers le rap indé et des labels comme The Rhymesayers ou QN5 qui sont les vrais résistants dans une guerre qui oppose la musique à l’argent…

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